24 et 25 déc. 2022 – Nativité du Seigneur

MESSE DU JOUR – ANNÉE A Textes : Is 52, 7-10 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18 (à la suite de la Nuit de Noël)


MESSE DE LA NUIT – ANNÉE A Textes : Is 9, 1-6 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14

« Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur (Lc 2, 10-11) »

Nativité CCO Annie

On a beau être dans un monde de plus en plus sécularisé et parfois anti-chrétien, la fête de Noël ne laisse personne totalement indifférent. Il suffit de visiter les grandes surfaces, les rues et nos maisons décorées à cette occasion. Les motivations profondes de cette effervescence sont-elles seulement commerciales et culturelles ? Il n’est pas difficile de constater en même temps l’émergence d’un profond sentiment de solidarité, de bienveillance vis-à-vis des autres. Il y a un profond besoin de recevoir la joie mais aussi d’en apporter à d’autres. On a l’impression que pendant quelques jours, l’égoïsme a laissé la place à la générosité.

Cette effervescence que nous vivons ponctuellement correspond…

au projet général de Dieu : sauver l’homme de l’égoïsme, de l’injustice, de la haine, de la tricherie, de la jalousie, de la tristesse, bref de tout ce qui nous rend moins humain et nous éloigne de Dieu. La fête de Noël est comme une fenêtre ouverte dans le quotidien de nos préoccupations. Elle essaie de nous ouvrir les yeux sur ce qui compte vraiment : être en harmonie avec son créateur, renouer les liens avec sa famille et ses proches, être heureux de ce qu’on est, être reconnaissant, etc.

L’un des grands apports de la solennité de Noël, c’est la joie. Plusieurs témoignages dans la Bible attestent de l’apport de Dieu dans la quête humaine de la joie. La péricope évangélique annonce une grande joie aux bergers : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2, 10-11). Le choix des destinataires de ce message est significatif. Les bergers ne sont pas les personnes que l’on pourrait considérer comme fortunées. Ce sont de simples gens. L’intention ici est claire : la joie n’est pas nécessairement consécutive à la fortune ou au bien-être matériel. Pour les chrétiens que nous sommes, la vraie joie c’est d’accueillir notre Seigneur dans notre cœur.

Comme pour la naissance de chaque enfant qui vient au monde, la Nativité du Seigneur tourne nos regards vers l’avenir ; elle est source d’espoir ; elle porte la promesse d’un bonheur sans fin : « C’est elle [la grâce de Dieu] qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d’ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux, et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur » (Tt 2, 12-13). L’attitude, qui consiste à rester focalisé sur un passé sombre et ténébreux, est désormais inadaptée et inappropriée. Il est temps d’entrer dans la lumière de Dieu et faire des projets en sa compagnie : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre une lumière a resplendi » (Is 9, 1). La fête de Noël c’est l’occasion de prendre de nouveaux départs avec Dieu, mais aussi avec nos frères et sœurs les humains. À l’instar de Marie et Joseph qui commencent une nouvelle expérience avec le nouveau-né, puissions-nous, nous aussi, prendre un nouveau départ : un nouveau départ pour l’épanouissement de son couple, un nouveau départ pour le renforcement des liens d’amour en famille, un nouveau départ pour l’amélioration de son investissement professionnel, un nouveau départ pour l’approfondissement de sa vie de foi, etc.

La Nativité du Seigneur n’est pas sans lien avec le mystère de l’Église ou celui de l’eucharistie. Le récit de la naissance du Seigneur, tel que saint Luc le décrit en Lc 2, 1-14, est proche, d’un point de vue littéraire, des textes sur la passion-mort-résurrection de Jésus-Christ. Deux verbes attirent particulièrement notre attention : emmailloter (envelopper) et déposer (coucher). En Lc 2, 7.12, on peut lire ceci : « elle [Marie] mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune […] Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». On retrouve une scène similaire avec l’emploi des mêmes mots en Lc 23, 53 où Joseph d’Arimathie « enveloppe » le corps de Jésus dans un linceul et le « dépose » dans une tombe. On le voit, à sa naissance comme au moment de sa mort, le corps du Seigneur est placé entre les mains des hommes (Marie et Joseph d’Arimathie). C’est signe de confiance de Dieu pour les hommes mais aussi une grande responsabilité entre les mains fragiles et peu habiles des humains. Si l’on considère que l’Église est le corps du Christ, on peut considérer que Dieu nous fait confiance et il nous rend responsable de son avenir. Aussi, lorsque nous approchons de la table eucharistique, Dieu fait pareil. Sur la paille de la crèche, comme sur le bois de la Croix, il nous révèle ce qui est le plus profond, le plus vrai en Dieu : son amour pour l’humanité.
Lasne, 24 décembre 2022

MESSE DU JOUR – ANNÉE A Textes : Is 52, 7-10 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18

« À Noël, Dieu prend le visage d’homme et nous recrée à son image. « 

Que célébrons-nous ? Nous célébrons le mystère de l’incarnation du Seigneur : Dieu accepte de prendre la condition humaine dans le but de sauver tous les hommes. Nous sauver de quoi et pourquoi ? Dieu vient nous libérer des ténèbres de la mondanité pour nous faire entrer dans la lumière de l’espérance. Parce qu’Il nous aime et vient nous rappeler notre vocation d’être ses enfants. Dans son immense amour pour l’homme, Il a choisi de venir partager notre condition d’homme, excepté le péché, pour sauver l’humanité du péché de l’orgueil et de la suffisance. En son Fils Jésus, Dieu a choisi d’habiter parmi nous, pour devenir l’un de nous en vue de notre salut. Il s’est fait homme pour que nous devenions fils de Dieu. Il vient dans notre monde pour que celui-ci devienne sa demeure et que le cœur de l’homme l’accueille joyeusement. Vivant avec nous, par son Fils, le Père partage nos peines, nos joies, nos espoirs et nous enseigne à vivre de son amour. Pour tout dire, nous célébrons l’amour et la proximité de Dieu.

Quelles implications tirer de cette célébration pour notre vie de foi ? À Noël, Dieu prend le visage d’homme et nous recrée à son image. L’homme est reconnu comme vraie image de Dieu. Désormais, nous ne pouvons plus regarder l’homme, notre prochain, que sous cette condition. Mon prochain incarne le visage de Dieu. Je dois reconnaître en tout homme la présence de Dieu. Dieu n’habite pas seulement parmi nous, il habite en moi, en mon prochain. Le respect de Dieu appelle le respect de l’homme, de sa vie, de ses droits les plus fondamentaux, de sa dignité, de sa liberté, etc. Chaque fois que la vie et la dignité de l’homme sont bafouées, c’est Dieu lui-même qui est chosifié.

Le respect de la vie humaine doit nous conduire à mieux collaborer au projet global de Dieu : sauver l’homme de l’égoïsme, de l’injustice, de la haine, de la tricherie, de la jalousie, de la tristesse, bref de tout ce qui nous rend moins humain et nous éloigne de Dieu. La fête de Noël est une opportunité que Dieu nous donne pour mieux apprécier ce qui est essentiel, et nous libérer du superflu. Elle essaie d’attirer notre attention sur ce qui compte vraiment : être en harmonie avec son créateur, renouer les liens avec ses proches, être heureux de ce qu’on est, être reconnaissant,…
Lasne, 25 décembre 2022

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24-12-2022_Medit-Nativite … ou le 25-12-2022- …

Source photo: collection privée CCO Annie Gregoire

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