ANNÉE A Textes : Si 15, 15-20 ; 1 Co 2, 6-10 ; Mt 5, 17-37

« … je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5,17).

Le Christ conduit la Loi à la perfection (cf. Mt 5, 17-19) « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5,17). Jésus ne supprime pas la Loi ancienne mais, à l’instant même où il pose des exigences qui la dépassent, il porte cette Loi à sa perfection véritable. La Loi était un pédagogue (cf. Ga 3,24). Jésus l’accomplit en suivant l’intention profonde du législateur. C’est pourquoi il peut encore, et à plus forte raison, presser ses disciples d’être fidèles au commandement de Dieu. Être fidèle à Dieu, ce n’est pas accomplir telle…

ou telle prescription contenue dans la Loi de Moïse, c’est être docile à l’Esprit du Dieu que les Prophètes ont fait peu à peu connaître à Israël et que Jésus révèle en plénitude. Le Christ ne contredit pas Moïse, il le dépasse. Accorde-nous, Seigneur, de ne mépriser aucun de tes commandements, si petit soit- il en apparence. Montre-nous en quoi chaque détail de tes commandements a son importance et, tout en nous gardant de la mesquinerie et de l’étroitesse d’esprit, rends- nous intégralement fidèles à ta loi d’amour. Délivre-nous aussi de l’esprit légaliste, car ce n’est pas sur notre observance de la loi mais sur la qualité de notre amour que nous serons jugés, avant d’entrer dans le Royaume des cieux pour toujours.

La réconciliation dans les rapports fraternels (cf. Mt 5, 20-26). « Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux » (Mt 5,20). Quand on passe de l’ancienne à la nouvelle Alliance, la liberté grandit, mais c’est une liberté pour mieux aimer. C’est pourquoi, paradoxalement, la charité y devient plus exigeante. Sans elle, le culte ne peut être authentique. Respecter la vie humaine ne suffit pas ; il faut créer un climat fraternel dans lequel cette vie puisse s’épanouir : telle est la dette d’amour qu’il nous faut acquitter envers tous. Seigneur notre Dieu, alors que nous étions encore tes adversaires, tu as envoyés ton Fils unique pour nous réconcilier avec toi. Sans ta grâce, Seigneur, nous sommes incapables de nous réconcilier avec notre frère ou avec notre adversaire. Daigne nous revêtir de ta propre justice et nous pourrons, en toute sincérité, présenter notre offrande à ton autel, en attendant de te louer dans la liturgie éternelle.

Pas de duplicité (cf. Mt 5, 33-37) « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’, ‘non’, si c’est ‘non’. Ce qui est en plus vient du Mauvais » (Mt 5,33-37). Le disciple du Christ fuit toute duplicité ; il n’a pas besoin de prendre Dieu à témoin pour que sa parole exprime la vérité de ce qu’il pense. Accorde-nous, Seigneur notre Dieu, la loyauté, la rectitude du cœur et la sobriété dans les paroles. Alors nous n’aurons pas besoin de te prendre à témoin, puisque nous parlerons en toute vérité, comme le recommande Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Lasne, 12 février 2023

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